Roch hachana

Parmi les quatre Têtes de l’An que connaît le calendrier juif, celle de Roch hachana (1er et 2 Tichri) qui marque le jour de la création du monde est la seule qui soit célébrer comme début d’une nouvelle année ; pour la seule et unique raison qu’elle exprime la véritable vocation du peuple d’Israël en le rattachant à la source de l’humanité.

On sait que, selon un fameux Midrach, le monde a été en prévision de l’émergence d’Israël en tant qu’il était destiné à recevoir la Torah. Non pas que le monde n’ait été créé que pour voir apparaître Israël et le servir, mais bien au contraire, pour que l’humanité tout entière puisse bénéficier de la spiritualité de la Torah par son intermédiaire.

Roch hachana met donc en évidence la fonction universaliste d’Israël, objectif ultime de son élection et de son particularisme. Et si cette est omniprésente dans le Tanakh, le Talmud et les écrits rabbiniques, elle ressort avec plus d’éclat dans la liturgie de Roch hacahna

En effet, dans la ‘Amida de chaque office, les textes composés pour la circonstance expriment cet universalisme on ne peut plus clairement et avec l’emphase qui sied à cette grande idée : « impose ta crainte … à toutes tes œuvres et à tout ce que Tu as créé. Alors Te craindrons toutes les œuvres et es courberons devant Toi toutes les créatures. Elles formeront toutes un seul faisceau pour accomplir Ta volonté d’un cœur entier ». La liturgie de Roch hachana gravite autour de trois thèmes : le Règne, le Souvenir et le Chofar respectivement Malkhouyot, Zikhronot veChofarot en hébreu.

A côté de ces intenses moments de prière s’inscrit la beauté du séder de Roch hachana. De même qu’il existe un séder de Pessah’, nous avons un séder à Roch hachana, c’est-à-dire un ‘’ Ordre’’, un ‘’Cérémonial’’ à respecter. La comparaison s’arrête là, car le séder de Roch hachana est infiniment plus bref. Il se décompose en deux temps : celui du Qidouch et celui de la consommation d’un certain nombre d’aliments, symbolique d’une bonne année et le tout est bien sûr suivi du repas.

La table du Séder de Roch Hachana à Yaoundé

Ainsi, après le Qidouch et avant de se laver les mains pour le repas, on doit consommer : de la pomme trempée dans du miel et saupoudrée de grains de sésame, du poireau, des épinards ou des blettes, des dattes, de la courge, du poisson, des grenades et de la tête de mouton. La liste de ces aliments est légèrement différente selon le Minhrag hamaqom ; on y ajoute les jujubes, les pommettes, les haricots.