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BETH HATIQVAH

Ariel BOUKESSE

 

Pour étudier de façon efficace la Torah, il est un préalable auquel nous nous devons tous de souscrire: c'est celui de savoir ce que Moshé Rabénou a véritablement reçu behar Sinaï. La Torah est explicite à ce sujet dans le vingt-quatrième chapitre de Chemot (Exode) en son passouk (verset) 12 comme il y est dit: « … Lékha éth louroth ha’évén vehatorah vehamitsva … (Je te donnerai les tables de pierre, la loi et les commandements) ».

 

INTRODUCTION DU MISHLE TORAH DU RAMBAM

       

          Au Nom de Hachem, le D.ieu du monde. «  Je n’aurai pas honte, en regardant tous Tes commandements. »

Tous les commandements qui furent donnés à Moshé Rabbénou behar Sinaï, furent donnés avec leurs interprétations, comme  il est dit (Chemot 24,12) : « … Lékha éth louroth ha’évén vehatorah vehamitsva … (Je te donnerai les tables de pierre, la loi et les commandements) ». La  loi c’est la Loi écrite ; la Mitsvah (le commandement), c’est son interprétation. Et D.ieu nous a enjoints d’observer la loi d’après « la Mitsvah (le commandement) ». Et cette Mitsvah est ce qu’on appelle la Loi Orale (Torah chebeal péh).

 

       Moshé Rabbenou écrivit toute la Torah avant de mourir, de sa propre main : il donna un rouleau à chaque tribu et il plaça un rouleau dans l’arche en témoignage ainsi qu’il est dit (Dévarim 31,26) : « Prenez ce livre de la loi et déposez-le … et il restera là, comme témoin ». Mais la Mitsvah (le commandement) c’est-à-dire l’interprétation de la Torah, il ne la consigna pas par écrit ; plutôt, il la prescrivit aux anciens, à Yoshoua et à tout le peuple juif, ainsi qu’il est dit (ibid. 13,2) : «  Tout ce que je vous ai prescrit, observez-le exactement … » ; c’est pourquoi on l’appelle Torah Orale.

 

Sefer

 

       Bien que la Loi Orale ne fût pas consignée par écrit, Moshé l’enseigna entièrement dans son tribunal aux soixante-dix anciens : Eléazar, Pin’has et Yoshoua reçurent tous les trois de Moshé. A Yoshoua son principal disciple, Moshé remit la Loi Orale et il lui confia  la charge de l’enseigner et de l’observer. Et de même Yoshoua toute sa vie durant l’enseigna oralement, et de nombreux anciens reçurent  la Loi Orale de lui. Eli reçut la Loi orale des anciens et de Pin’has. Shmouel la reçut d’Eli et de son tribunal. David la  reçut de Shmouel et de son tribunal. A’hia de Chilo faisait partie de ceux qui  sortirent d’Egypte : il était un lévite et entendit l’enseignement de Moshé ; mais il était petit à cette époque et reçut plus tard  la Loi Orale de David et de son tribunal. Le prophète Eli la reçut d’A’hia de Chilo et de son tribunal. Elisha la reçut d’Eli et de son tribunal. Yehoyada le cohen la reçut d’Elisha et de son tribunal. Zacharie la reçut de Yehoyada et de son tribunal. Ochéa la reçut de Zacharie et de son tribunal. Amos la reçut d’Ochéa et de son tribunal. Isaïe la reçut d’Amos et de son tribunal. Mikha la reçut d’Isaïe et de son tribunal. Joël la reçut de Mikha et de son tribunal. Nahum la reçut de Joël et de son tribunal. Habacouc la reçut de Nahum et de son tribunal. Sophonia la reçut de Habacouc et de son tribunal.  Jérémie la reçut de Sophonie et de son tribunal. Baroukh fils de Néria la reçut de Jérémie et de son tribunal. Ezra et son tribunal reçurent la Loi Orale de Baroukh fils de Néria et de son tribunal. Les membres du tribunal d’Ezra sont ceux que l’on appelle « les membres de la Grande Assemblée ». Ce sont : Agaï, Zacharaie, Malachie, Daniel, Hanania, Mikhael, Azaria, Néhémie fils de Hakabia, Mardochée, Bilchan, Zeroubavel et de nombreux autres sages avec eux ; au total cent vingt anciens. Le dernier d’entre eux fut Chimon Hatsadiq : il faisait partie des cent vingt et reçut la Loi Orale d’eux tous, et succéda à Ezra comme Cohen Gadol dans le second Temple.

 

      Antignos de Sokho et de son tribunal. Reçurent la Loi Orale de Chimon Hatsadiq et de son tribunal. Yossé ben Yoézer de Tsréda et Yossef ben Yo’hanan de Yerouchalayim et leur tribunal la reçurent de Antignos de Sokho. Yehochoua ben Péra’hia et Nitaï d’Arbel et leur tribunal la reçurent de Yossé ben Yoézer de Tsréda et Yossef ben Yo’hanan de Yerouchalayim et leur tribunal. Yehouda ben Tabaï et Chimon ben Cheta’h et leur tribunal la reçurent de Yehochoua ben Péra’hia et Nitaï d’Arbel et leur tribunal. Chémaya et Avtalion les prosélytes et leur tribunal la reçurent de Yehouda ben Tabaï et Chimon ben Cheta’h et leur tribunal. Hillel et Chamaï la reçurent de Chemaya et Avtalion et leur tribunal. Rabban Yo’hanan ben Zakaï et Rabban Chimon, le fils d’Hillel l’ancien, la reçurent d’Hillel et de son tribunal. Rabban Yo’hanan ben Zakaï eut cinq disciples, qui furent les sages les plus éminents lesquels reçurent de lui la Loi Orale ; ce fut : R Elièzer le grand, R Yehoshoua, R Yossé le cohen, R Chimon ben Netanel, R Eléazar ben Arakh. Rabbi Akiva ben Yossef reçut la Loi Orale de Rabbi Elièzer le grand. Yossef son  père était un prosélyte. Rabbi Ishmaël et Rabbi Méïr, le fils d’un prosélyte, reçurent la Loi Orale de Rabbi Akiva. Rabbi Méir et ses collègues  reçurent la Loi Orale de Rabbi Ishmaël. Les collègues de Rabbi Méir furent : R Yehouda, R Yossé, R Chimon, R Né’hémia, R Eléazar ben Chamoua, R Yo’hanan le cordonnier, Chimon ben Azaï, R ‘hanania ben Teradione. Les collègues de Rabbi Akiva reçurent également la Loi Orale de Rabbi Eliezer le grand. Les collègues de Rabbi Akiva furent R Tarfon - le maître de R Yossé le Galileen -, R Chimon ben Eléazar, R Yo’hanan ben Nouri.

 

     Rabban Gamliel l’Ancien la reçut de Rabban Chimon son père, le fils de Hillel l’Ancien. Son fils Chimon reçut la Loi Orale de lui. Rabbi Yehoudah le fils de Rabban Chimon est celui qui est appelé Rabénou Hakadosh : il reçut la Loi Orale de son père ainsi que de ses collègues Rabbi Eléazar ben Chamoua et Rabbi Chimon.

 

      Rabénou Hakadosh compila la Mishna. Depuis Moshe Rabénou jusqu’à Rabénou Hakadosh, jamais un ouvrage n’avait été compilé pour l’enseignement public de la  Loi Orale. En fait, à chaque génération, le Président du tribunal rabbinique ou le prophète écrivait pour son usage personnel un mémorandum des traditions qu’il avait entendues de ses maîtres et il les enseignait oralement. Et de même, chacun notait pour soi, selon son aptitude l’exposé de la Thora et de ses lois tel qu’il l’avait entendu, ainsi que ce qui avait été nouvellement introduit, en chaque génération, parmi les règles n’ayant pas été apprises par Tradition orale, mais par application de l’une des treize règles d’herméneutique avec l’approbation du Grand Tribunal (le Sanhédrin). Il en fut toujours ainsi, jusqu’à Rabénou Hakadosh. Ce dernier compila toutes les traditions, les lois promulguées, les interprétations et explications sur l’ensemble de la Thora reçut de Moshé Rabénou ou déduit par les tribunaux en chaque génération. De tout cela il compila le livre de la Mishna. Il l’enseigna aux Sages en public et celui-ci devint connu de tout le peuple juif. De nombreuses copies furent faites et furent largement diffusées, afin que la Loi Orale ne soit pas oubliée du peuple juif.

 

Pourquoi Rabénou Hakadosh agit-il ainsi, et ne laisse pas les choses telles qu’elles étaient auparavant ?

      Rabénou Hakadosh agit ainsi parce qu’il vit que le nombre des disciples ne cessaient de diminuer, que de nouvelles calamités apparaissaient, l’empire romain grandissait et devenait de plus en plus fort alors les juifs erraient et partaient dans des endroits de plus en plus éloignés. Il compila donc un seul ouvrage accessible à chacun, qui pourrait être rapidement étudié, sans être oublié. Toute sa vie durant, lui et son tribunal enseignèrent la Mishna en public. Tels sont les Sages les plus éminents qui firent partie de son tribunal et qui reçut la Loi Orale de lui : Chimon et Gamliel ses fils, R Affess, R ‘Hranina ben ‘Hama, R ‘Hiya, Rav, R Yanaï, Bar Kapara, Chmouel, R Yo’hanan et R Ochaya. Tels sont les Sages les plus éminents qui reçurent la Loi Orale de lui, ensemble avec des milliers et des dizaines de milliers d’autres sages. Bien que ces onze reçurent la tradition de de Rabénou Hakadosh et assistèrent aux leçons qu’il délivra, R Yo’hanan était alors petit et devin par la suite disciple de R Yanaï et reçut de lui la tradition. Rav, lui aussi, reçut de Rabbi Yanaï, et Chmouel reçut de Rabbi ‘Hanina bar ‘Hama. Rav rédigea le Sifra et le Sifrei pour expliquer et faire connaître les sources de la Mishna. Rabbi ‘Hiya rédigea la Tossefta pour exposer les sujets abordés de manière trop concise dans la Mishna. Et de même, Rabbi Ochaya et Bar Kapara rédigèrent des Baraïtot pour expliquer la Mishna. Rabbi Yo’hanan composa le Talmud de Yérouchalayim en Terre d’Israël environ trois cents ans après la destruction du second Temple. Parmi les Sages les plus éminents qui reçurent la Loi Orale de Rav et de Chmouel : Rav Houna, Rav Yehouda, Rav Na’hman et Rav Cahana. Parmi les Sages les plus éminents qui reçurent la Loi Orale de Rabbi Yo’hanan : Rabba bar Bar ’Hanna, Rav Ami, Rav Assi, Rav Dimi et Rav Avine. Parmi les Sages qui reçurent la Loi Orale de Rav Houna et Rav Yehoudah : Rabba et Rav Yossef. Parmi les Sages qui reçurent la Loi Orale de Rabba et Rav Yossef : Abayé et Rava. Tous deux reçurent également de Rav Na’hman. Parmi les Sages qui reçurent la Loi Orale de Rava : Rav Achi et Ravina. Et Mar bar Rav Achi reçut de son père Rav Achi et de Ravina. Il y eut donc quarante générations en arrière depuis Rav Achi jusqu’à Moshé Rabénou, Halav Hachalom !

 

      Tous les Sages susmentionnés furent les plus éminents de leurs générations. Certains furent présidents d’académies, d’autres exilarques, d’autres encore membres du Grand Sanhédrin. Avec eux, en chaque génération, des milliers et dizaines de milliers de disciple entendirent leur enseignement. Ravina et Rav Achi marquèrent la fin des Sages du Talmud. Rav Achi composa le Talmud de Babylone dans le pays de Shinar (la babylonie), environ cent ans après la composition du Talmud de Yérouchalayim par Rabbi Yo’hanan. L’objet de ces deux textes de la Mishna est d’en élucider les points abstrus, ainsi que de présenter ce qui est apparu dans les divers tribunaux depuis Rabénou Hakadosh jusqu’à la composition du Talmud.

 

      De l’ensemble de ces sources que sont les deux Talmuds, la Tossefta, le Sifra et le Sifrei, apparaît ce qui est interdit et ce qui est permis, ce qui est  impur et ce qui est pur, ce qui est coupable et ce qui ne l’est pas, ce qui est disqualifié et ce qui est valable, conformément à ce qui a été reçu de maître à élève dans la chaine ininterrompue depuis la bouche de Moshé Rabénou sur le Sinaï.

 

Courroie de la transmission de la Torah Orale

 

« Moché a reçu la Torah sur le Sinaï et l’a transmise à Josué. Josué l’a transmise aux anciens, les anciens l’ont communiquée aux prophètes et les prophètes aux membres de la Grande Assemblée. Ceux-ci ont recommandé trois choses : « Soyez circonspects dans vos jugements ; former beaucoup de disciples et entourer la Torah de barrières. » (Pirké Avoth Chap I, 1).

Voici le tableau des principaux Prophète et Sage par l’intermédiaire desquels la Loi orale de fut transmise de génération en génération, depuis Moché jusqu’à l’achèvement du Talmud :

D. transmis la loi orale à

Moise (Moché Rabbenou)

Yoshoua (Josué)

Pine’has (et les sages)

Elie

Chmouel

David

A’hiya

Eliyahou (Eli)

Elicha (Elisée)

Yéhoyadaa

Zékharya (Zacharie)

Amos

Yéshayahou (Isaïe)

Mikha (Michée)

Yoël

Na’houn

‘Habakouk

Tséfania

Yirmiyahou (Jérémie)

Baroukh Ben Nériya

Ezra (Esra)

Ezra et sa cour constituent les sages de la Grande Assemblée (Anché kenésset Haguedola).

Chimon Hatsadik (en l’an 3700, ou en 180 avant l’ère vulgaire)

Dernier sage de la Grande Assemblée

Antignos

Yossé Ben Yoézer

Yossef Ben Yo’hanan

Yéhoshoua Ben Péra’hya et Nitaï Haarbéli

Yéhoudah Ben Taba’h et Chimon Ben Chata’h

Chémaya et Avtalyon

Hillel et Chamaï

(En l’an 3820, ou en 60 de l’ère vulgaire)

Rabbi Yo’hanan Ben Zakaï   et  Rabban Chimon (fils de Hillel)

                            Rabbi Eliezer Hagadol    et   Rabban Gamliel Hazaquen

                                          Rabbi Akiva      et   Rabban Chimon (son fils)

                                    Rabbi Yichmaël      et   Rabban Gamliel (son fils)

                                                            Rabbi Meir                                        

                          Rabbi Chimon Bar Yohaï et  Rabban Chimon (son fils)

Rabbi Yéhouda Hanassi (son fils)

 

Rédacteur de Michna (en l’an 3940, ou en 180 de l’ère vulgaire)

R. Yo’hanan – Rav – Chemouel

Rav Houna

Rabba

Rav Achi

(Rédacteur du Talmud).

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Kol Touv lekoulam!

 

PESSAHR 5776  du 21 Avril au soir au 29

AvrilAvril (11.7 Mo)

20150403 174351 LA TABLE DU SEDER A YAOUNDE

 

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HATIQVAH-CAMEROUN en partenariat avec les institutions Ahcarom vous propose le premier cours sur Pessah’

« La sortie d’Egypte et le sacrifice pascal sont les actes de naissance de YiSRa’el : ils sont l’engagement personnel, particulier, de ce peuple, dans l’Alliance que lui propose Hachem, le père de toute l’humanité » Armand Abécassis, Les temps du partage

 

Pessah' I

L'esclavage et les miracles de Pessah'

 

Pessah' célèbre un évènement déterminant de l'histoire juive – la libération du Peuple juif de l'esclavage égyptien il y a 3 300 ans. Ce cours en deux parties sur Pessah' s'intéressera aux principales idées de la fête: l'esclavage, les miracles, la liberté, la construction d'un Peuple, la Providence Divine et les leçons que l'on peut tirer de celles-ci. Dans ce premier cours sur Pessah', on discutera de la nécessité des 210 années d'esclavage en Egypte et pourquoi les Juifs en furent délivrés par une série de dix miracles et l'ouverture de la Mer des Joncs. Ce cours présentera aussi les preuves archéologiques témoignant de la véracité des évènements relatifs à la sortie d'Egypte.

Le deuxième cours sur Pessah' se concentrera sur la construction du Peuple juif, la liberté, la Providence Divine et ce que l'on peut apprendre de la fête. 

 

Ce cours posera les questions suivantes:

  • Quels évènements causèrent l'esclavage égyptien?
  • Quel est le but de cet esclavage?
  • Pourquoi la délivrance intervint-elle à travers une série de miracles qui dura une année et pas seulement un miracle?
  • Existe-t-il des preuves archéologiques pour témoigner des évènements égyptiens?
  • Quelles leçons, dans ma vie quotidienne, puis-je tirer de l'esclavage égyptien qui eut lieu il y a 3300 ans?

 

Plan du cours

 

Partie I.           L'esclavage en Egypte

A. Contexte historique et contrôle de l'esclavage égyptien

                        B. Les raisons de l'esclavage égyptien

                        C. Esclavage physique et spirituel

 

Partie II.         Les miracles de Pessah' et leurs enseignements

                        A. Les miracles de la Sortie d'Egypte

                        B. Les enseignements que l'on tire des miracles

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partie I. L'esclavage en Egypte

 

Il existe deux types d'esclavage: servitude du corps et servitude de l'âme et de l'intellect. Comme l'illustre l'histoire suivante, le véritable esclavage est le confinement de l'âme:

 

Rav Aryeh Levine (1885-1969) était connu pour sa compassion et sa prévenance pour chaque Juif. Ses mots gentils et son sourire engageaient tous ceux qui le voyaient. Dans les années 1940, quand les Juifs étaient emprisonnés par les autorités britanniques qui dirigeait la Palestine, Rav Aryeh était l'un des seuls qui avaient la permission de leur rendre visite. Les prisonniers l'aimaient et le vénéraient. Un H'ol Hamoed Pessah', Rav Aryeh rendit visite aux prisonniers. “Comment fut votre Séder? Leur demanda-t-il en s'intéressant avec douceur à leur bien-être. L'un des prisonniers sourit et plaisanta, “tout était parfait, nous avons pu respecter toutes les exigences Halah'iques du Séder sauf une. Quand nous arrivâmes à “Déverse Ta colère sur toutes les nations qui ne veulent pas Te connaître, 'ils ne nous ont pas laissés ouvrir la porte!” (Habituellement, les Juifs ouvrent la porte d'entrée de leur maison avant de réciter ce passage de la Hagada en tant qu'affirmation de foi dans la protection divine le premier soir de Pessah'). Rav Aryeh sourit à son tour au prisonnier et dit “Tu fais erreur. Tu as la clef de la liberté – la clef de ton coeur qui peut te donner une liberté spirituelle.” Il continua “nous sommes prisonniers de nos propres corps mais nous pouvons nous libérer de l'esclavage de nos désirs matériels. En ouvrant nos coeurs et en nous laissant prendre le contrôle, nous devenons vraiment libres.”

(Rabbi Paysach Krohn, Reflections du Maguid, pp. 268-269.)

 

L'esclavage égyptien était à la fois physique et spirituel. Dans cette partie nous tâcherons de comprendre les évènements relatifs à l'esclavage égyptien et leur signification pour nous aujourd'hui.

 

A. Contexte historique et contrôle de l'esclavage égyptien

 

Les enfants d'Israël furent asservis pendant 210 ans (Rachi, Chemot/Exode 12:40). Mais quels évènements de la Providence divine les conduisirent là? La source suivante présente le contexte historique.

 

  1. Rav Akiva Aaronson, d'après The Foundation of Judaism, pp. 36-39 – Rappel historique: la vente de Yossef; le début de l'esclavage égyptien; les bébés juifs tués; Moché est désigné pour libérer les Juifs; Pharaon refuse et les Dix plaies s'en suivent; les Juifs quittent l'Egypte et traversent la Mer des Joncsaprsè 210 ans d'esclavage.

 

Yaacov (Jacob) et ses douze fils vivaient en terre d'Israël. L'avant dernier fils, Yossef (Joseph) dut vendu par ses frères pour devenir un escalve égyptien. Après que Yossef ait interprété correctement les rêves de Pharaon, et approvisionné les réserves de nourriture pour les sept années de famine, il a été nommé sous-officier de l'Empire égyptien.

 

Comme la famine a affecté toute la région, Yaacov et sa maison furent forcés de voyager en Egypte pour trouver de la nourriture et s'installer là-bas. C'est ainsi que l'exil en Egypte commença. Un nouveau Pharaon monta au pouvoir et vit comme une menace la famille de Yaacov qui grandissait en nombre. Il les réduisit en esclavage, les força au travail et ordonna que l'on jette tous les nouveaux nés garçons dans le Nil.

 

A cette époque naquit Moché (Moïse). Sa mère lui confectionna un berceau en roseaux et le déposa sur le Nil. Il a été sauvé par la fille de Pharaon et fut élevé dans le palais de Pharaon. Après qu'il fût forcé de quitter l'Egypte parce qu'il avait sauvé l'un de ses frères esclaves, D... se révéla à lui dans une prophétie et lui ordonna de retourner en Egypte pour délivrer le Peuple juif de la servitude. Pharaon refusa sa demande de liberté pour le Peuple juif et intensifia au contraire leur travail.

 

Par Moché, D... envoya les Dix plaies sur l'Egypte ce qui révéla Son existence et Son contrôle de toute la Création. La dernière plaie fut la mort des Premiers nés égyptiens. Les Juifs – approximativement 2,5 millions de personnes sortirent vers la liberté le matin du 15 Nissan de l'année 2448, il y a un peu plus de 3 300 ans, après 210 années d'esclavage. D... ouvrit miraculeusement la Mer des Joncs pour les Juifs les sauvant ainsi de leurs poursuivants égyptiens qui furent eux noyés. Six semaines plus tard, les Juifs arrivèrent au Mont Sinaï où D... leur donna les Dix Paroles et Moché reçut la Torah écrite et la Torah orale.

 

Sources laïques confirmant les évènements relatifs à l'exil égyptien.

 

2. Rav Lawrence Keleman, Permission to Receive, pp. 98-100 – Le simple fait que le Peuple juif rapporte son histoire fort peu flatteuse de l'esclavage et de leur oppression est une preuve que cela s'est effectivement passé.

L'historien J.W. Jack reprend les sentiments de nombreux spécialistes dans sa déclaration qu' “il est  peu probable qu'une nation place au premier plan de ses souvenirs une expérience de détresse et d'esclavage dans un pays étranger, à moins que ce ne fut une partie véridique et vitale de sa vie en tant que peuple.” En fait, mettons de côté pour l'instant les origines juives, il est difficile de trouver un peuple qui chérit un esclavage fictif comme partie intégrante de sa religion et de sa mythologie politique. (Les Pharaons ne rappelaient même pas les véritables évènements qui reflétaient un aspect négatif de leurs prouesses militaires ou de leur position internationale.)

 

Aujourd'hui, la recherche en archéologie découvre doucement mais sûrement les évènements relatifs à la Sortie d'Egypte dans les profondeurs de la terre. Grâce aux papyrus, aux objets, et aux vestiges, les évènements renaissent pour les archéologues et les historiens.

 

3. Ibid., pp. 101-105 – Des historiens et archéologues laïques trouvent des preuves archéologiques à l'esclavage égyptien et aux Dix plaies.

Dr. Kenneth Kitchen est le traducteur du Louvre Lesther Roll (ou LLR), une tablette égyptienne datant de la période de l'esclavage israélite... La LLR rapporte comment “des équipes de travailleurs étaient conduits par deux contremaîtres sélectionnés au sein même de leur peuple”, tout comme les esclaves hébreux avaient des superviseurs hébreux qui eux-mêmes avaient des chefs égyptiens. (Chemot 5:14). Le LLR indique que chaque travailleur devait fabriquer un certain quota de briques par jour (2 000), une idée exprimée dans Chemot 5:6-19. Enfin, le LLR stipule que les esclaves pouvaient demander un temps de repos pour observer leurs fêtes religieuses ce qui rend raisonnable la requête de Moché dans Chemot 5:3...

 

L'historien William Allbright propose ce résumé de la preuve de l'esclavage: “ Nous devons nous contenter de l'assurance qu'il n'y a plus de place pour la critique exacerbée envers les traditions historiques d'Israël.” John Bright est d'accord: “la tradition de l'esclavage israélite en Egypte est incontestable.

 

Dr. Donald Redford, Professeur des Etudes sur le Proche Orient à l'Université de Toronto nous dit qu'un “fragment de chroniques préservées... [qui] rapporte les évènements conduisant à la chute de Avaris”, Avaris étant la capitale égyptienne proche de la ville biblique de Goshen [voir Chemot 8:18]. Les chroniques de l'auteur se plaignent que “l'obscurité couvrit les pierres occidentale... et pour une période de quelques jours aucune lumière ne brilla.” Redford avoue que “la ressemblance frappante entre ce nuage catastrophique et quelques-unes des plaies traditionnelles [i.e. la plaie de l'obscurité] semble plus que fortuite.”

Dans la collection égyptienne du Musée de Leyden en Hollande, il y a un papyrus d'Egypte antique qui a été traduit en anglais par l'égyptologue Alan Gardiner et dont le titre est Avertissements d'un Sage égyptien. Le papyrus décrit une condition de désolation et de destruction et d'après Gardiner c'est un récit de la destruction qui advint dans le Royaume d'Egypte antique.

Des exemples sont résumés ci-dessous:

 

4. Yéhochoua Etzion, The Lost Tanach – Découvertes archéologiques apportent des vérifications externes aux Dix plaies.

Avertissements d'un Sage égyptien c. 1,300 BCE, Musée de Leyden, Hollande.

 

Des Plaies à travers le pays, du sang partout... (p. 2, l. 5-6).

 

 

 

La rivière est du sang, les hommes sont assoiffés d'eau...  (p. 2, l. 10).

 

 

Tous les animaux crient dans leur coeur, le bétail meugle  (p. 5, l. 5).

 

 

 

Vraiment, tout est ruiné après ce qui a été vu hier; la terre est dévastée après comme après la récolte de lin (p. 5, l. 12).

 

 

 

 

Les prisons sont détruites [et les esclaves libérés]; il y a eu un grand tollé en Egypte... (p. 12, l. 12).

 

    Sepher Chemot                                                      

 

וַיָּרֶם בַּמַּטֶּה... וַיֵּהָפְכוּ כָּל-הַמַּיִם אֲשֶׁר-בַּיְאֹר לְדָם.

Moché leva son bâton... et l'eau de la Rivière devint du sang (Chemot 7:20).

 

וְלֹא יָכְלוּ מִצְרַיִם לִשְׁתּוֹת מַיִם מִן הַיְאֹר

L'Egypte ne pouvait pas boire de l'eau de la Rivière (ibid. 7:21).

 

הִנֵּה יַד ה' הוֹיָה בְּמִקְנְךָ אֲשֶׁר בַּשָּׂדֶה ... דֶּבֶר כָּבֵד מְאֹד.

La main de D... est sur ton bétail qui est dans les champs... une épidémie très sévère (ibid 9:3)

 

נְטֵה יָדְךָ עַל אֶרֶץ מִצְרַיִם בָּאַרְבֶּה ... וְלֹא נוֹתַר כָּל יֶרֶק בָּעֵץ וּבְעֵשֶׂב הַשָּׂדֶה בְּכָל אֶרֶץ מִצְרָיִם.

Etends ta main sur la terre d'Egypte pour la nuée de sauterelles... Aucune verdure ne restera sur les arbres ou l'herbe des champs sur toute la terre d'Egypte (ibid. 10:12-15)

 

 

וַיְהִי בַּחֲצִי הַלַּיְלָה וַיהוָה הִכָּה כָל בְּכוֹר ... וַתְּהִי צְעָקָה גְדֹלָה בְּמִצְרָיִם ... וַיֹּאמֶר קוּמוּ צְּאוּ מִתּוֹךְ עַמִּי...

Il était minuit quand D... frappa tous les premies nés... il y eut un grand tollé en Egypte.... [Pharaon] dit “Levez-vous et sortez de mon peuple:” (ibid. 12:29-31).

 

B.  Les raisons de l'esclavage en Egypte

 

Dans cette partie, nous évoquerons trois raisons:

  1. Pour renforcer la foi des Juifs en D... (sources 1 à 4)
  2. Pour développer une relation étroite avec D...
  3. Pour montrer aux juifs les conséquences d'une poursuite effrénée vers le matérialisme (source 8)

 

Pour comprendre la première raison, nous examinerons l'incident suivant dans la vie de Avraham (Abraham):

 

1. Béréchit (Genèse) 15:7-8; Talmoud Bavli (Talmud de Babylone), Nédarim; Rachi ibid. –

L'une des raisons de l'esclavage en Egypte est qu'Avraham douta de la crédibilité de D... dans l'accomplissement de Sa promesse.

Béréchit 15:7-8 « Il lui a dit [à Avraham]: “Je suis D... Qui t'a tiré de Our Kasdim pour de donner cette terre afin que tu en hérites.” Il dit: “Mon maître, comment saurais-je que j'en hériterai?” »

 

Nédarim 32a : « Rabbi Abahou dit au nom de Rabbi Eliezer, “Pourquoi Avraham a t-il été puni d'avoir ses descendants esclaves en Egypte pendant 210 ans?”  Chmouel répondit: “Parce qu'Avraham douta de [la crédibilité] de D... [quant à l'accomplissement de Sa promesse – Rachi]. » Cela se voit dans le verset: “Mon maître, comment saurais-je que j'en hériterai?” (Béréchit 15:8)

 

2. Maharal, Gevourot Hachem, Ch. 9, p. 55 – Avraham manqua de foi parfaite en D...; le but de l'exil égyptien était de corriger cette déficience chez ses descendants.

D... plaça les descendants d'Avraham en exil parce qu'il avait manqué de foi et de croyance en Lui. C'est pourquoi D... mit ses descendants en exil afin qu'ils corrigent cette erreur et croit complètement en Lui. Ils verraient également le pouvoir des actions qu'accomplit D... pour ceux qu'il aime, tout comme Il a montré un pouvoir extraordinaire aux égyptiens à travers les plaies...

Les Patriarches et les Matriarches devaient être les fondations du Peuple juif; c'est pourquoi il était crucial que même la moindre petite déficience personnelle de leur part soit rectifiée, puisque même un petit défaut dans les fondations peut compromettre l'intégrité de la structure toute entière. (Rav Mordeh'ai Becher, Gateway to Judaism, p. 190). Dans la source suivant, nous voyons une analogie décrivant comment le peuple a été purifié de ces traits de caractère négatifs.

 

3. Devarim (Deutéronome) 4:20, Rachi ibid., Rav Yaakov Tzvi Mecklenburg, HaKtav VéHaKabbala – Les difficiles tribulations de l'exil égyptien qui son comparées à une “fournaise en fer” servant à purifier le peuple du moindre défaut laissé depuis l'époque des Patriarches.

« Mais D... vous a pris et vous a faits sortir du creuset en fer, de l'Egypte, pour être un peuple d'héritage pour Lui, jusqu'à ce jour. »  Rachi: “Le creuset en fer”– c'est un ustensile pour purifier l'or.

 

HaKtav VéHaKabbala:

« [L'Egypte est comparée à un creuset en fer] parce que le but de D... derrière l'esclavage égyptien était de purifier le Peuple juif [de leurs caractéristiques non précieuses] tout comme l'or est purifié dans un creuset.  Il voulait ôter les métaux non précieux pour que seul l'or pur reste.   A cette fin, de nombreux Juifs qui étaient non méritants périrent pendant la plaie de l'obscurité et seulement ceux qui restèrent furent choisis pour recevoir la Torah. Dans la source suivante, nous voyons que pendant le processus de purification, quatre cinquième du Peuple juif ne sortit pas d'Egypte. »

 

4. Chemot 13:18, Rachi ibid. – Quatre cinquième du Peuple Juif mourut pendant la plaie de l'obscurité.

Les enfants d'Israël étaient armés lorsqu'ils sortirent d'Egypte.

Rachi: « [H'amouchim (armés) peut être compris comme étant un dérivé de h'amicha (cinq). Pris dans ce sens, le verset signifie que] seulement un israélite sur cinq quitta l'Egypte et les autres quatre cinquième moururent en Egypte pendant les trois jours d'obscurité [comme Rachi commente sur Chemot 10:22]. »

Pour ceux qui ont quitté l'Egypte, la rédemption miraculeuse éveilla leur foi en D... corrigeant ainsi l'imperfection dans la foi de Avraham (Rav H'aim Friedlander, Sifté H'aim, Vol. II, pp. 282-4).

 

Mis à part le fait d'avoir corrigé le manque de foi en D... le peuple devait vivre des expériences qui construiraient leur relation avec D... comme le montre les trois sources suivantes:

 

5. Sfat Emet, Chemot, Parachat Vaéra, 5634 – Le but de l'exile égyptien était de montrer notre dépendance totale envers D...

Le but de la Sortie d'Egypte était que nous sachions que c'etait D...qui nous avait sorti de là... Parce que quand une personne oublie cela et qu'elle s'enorgueillit en disant: « ”ma force et mes capacités ont crée ce succès pour moi' (Devarim 8:17) il doit être conduit à un état d'impuissance totale pour lui montrer que tout vient de D...

 

6. Ibid. Parachat Bo, 5649 – L'exil montre que D... modifie le cours de l'histoire pour assurer la destinée du Peuple juif.

L'exil dans son intégralité visait à montrer clairement que D... change le monde pour Israël.

 

7. Rav Eliahou Dessler, Mih'tav MéEliahou, Vol. I, p. 158 – L'esclavage créa des aspirations pour D... et la spiritualité. L'expérience de l'obscurité et du mal servit de moteur au Peuple juif pour chercher du sens et de la spiritualité.

Chaque fois qu'il faut donner à une personne Juste la possibilité d'atteindre un très haut niveau, elle est envoyée dans le pire environnement possible de façon à ce qu'elle apprenne que le mal est futile et qu'elle cherche ainsi à atteindre les limites les plus hautes... De la même façon, quand Israël dut se préparer à accepter la Torah, D... ne les envoya pas dans la Yéchiva céleste où Moché prit la Torah, mais à l'inverse, Il les envoya dans l'esclavage égyptien, pour qu'ils soient esclaves d'une peuple qui avait sombré au quarante neuvième degré d'impureté [le niveau le plus dépravé et où D... est inexistant de toute existence physique]. Cet esclavage les amena à un état où “ils crièrent  à D... [pour retourner vers Lui]”(Chemot 2:23). Ce retour à D... [Techouva] qui commença à un extrême [d'esclavage physique et de frustration] fut la cause de leur étonnante ascension vers le niveau spirituel pour recevoir la Torah [qui est comparé au quarante neuvième degré de pureté spirituelle].  

 

Une autre raison de l'esclavage est que le Peuple juif avait un désir excessif d'argent, comme le montre la source suivante:

 

8. Tossefot Chalem, Chemot, Vaéra, p. 22 – Le travail physique était au début volontaire, mais c'était une conséquence de leur poursuite trop acharnée du matérialisme.

Au début, on proposa aux Juifs un salaire pour chaque brique qu'ils feraient, mais comme ils étaient assoiffés d'argent, ils en firent plus que nécessaire. Après cela, les Egyptiens les forcèrent à continuer à faire des briques [au même rythme que celui qu'ils avaient atteint contre un salaire]. 

 

Un enseignement complémentaire peut être tiré de l'esclavage. Certains commentaires expliquent que les difficultés de l'Egypte étaient un entrainement pour notre futur. Ils nous enseignent comment on doit avoir pitié et avoir de la considération pour les travailleurs et les personnels peu qualifiés parce que nous fûmes esclaves. La Torah transmet cette idée très clairement, “N'oppresses pas un étranger. Tu connais le sentiment d'être étranger, parce que vous avez des étrangers en Egypte.” [Chemot 23:9, voir aussi Vayikra/Lévitique 19:34] (Rav Mordeh'ai Becher, Gateway to Judaism, p. 190).

 

C. Esclavage physique et spirituel

 

 

Une fois que nous avons discuté du contexte historique et des raisons de l'esclavage égyptien. En partant de là, on peut penser que l'esclavage était une chose relative au passé. Cependant, l'Egypte et la Terre promise ne sont pas que géographiques, mais des états d'esprit. En d'autres termes, l'esclavage spirituel est tout aussi réel que l'esclavage physique.

 

1. Rav Eliahou Dessler, Mih'tav MéEliahou, Vol. II, pp. 17-18 – L'esclavage spirituel pour nos aspects les plus bas et destructeurs (le yetser hara) est la racine de notre esclavage physique. 

 

Tout à un aspect profond... L'exil en Egypte semble être un esclavage physique pour toute personne normale. Mais une personne plus spirituelle verra que c'était un esclavage pour l'âme et que ceci est la cause véritable de l'esclavage physique. En gros, nous étions esclaves du Yetser Hara(le penchant au Mal)... La Torah appelle l'Egypte Mitsraïm, de la racine Métsar, qui signifie “contrition” et “désarroi”. Ça signifie aussi “frontière”. Le titre des rois égyptiens – Paroh en hébreu – est également significatif. Sa racine signifie “laisser ouvert ou détaché”. Ce qui montre que le but de l'impureté égyptienne était de briser les défenses de notre personnalité et de laisser le champ libre au Yetser Hara. L'esclavage spirituel n'advint pas qu'en Egypte, mais il est toujours d'actualité:

 

2. Rav Stephen Baars, L'expérience de la Hagada, aish.com – L'esclavage est bel et bien existant au 21ème siècle, il semble seulement différent de ce à quoi il ressemblait en Egypte.

L'esclavage prend des formes différentes: toutes les chaines ne sont pas en fer. Une fois que l'esclavage est devenu un mode de vie, l'esclave peut même devenir inconscient de sa propre servitude. Pessah' (…) assiste chaque Juif afin qu'il sorte de son propre “esclavage”.  Faire de mauvais choix et devenir dépendant de nos désirs est une autre forme d'esclavage. Une personne qui est dépendante d'héroïne ou même un simple fumeur est parfois esclave des désirs de son corps. Le matérialisme peut également créer une dépendance. De nombreuses forces tirent le corps d'une personne et brouillent les désirs de l'âme. Si une personne perd la vue de ce qui a vraiment du sens, il n'expérimente plus la véritable liberté. “Le désir” asservit plus que n'importe quelle drogue. Nous aimons penser que la société occidentale est libre parce que les gens ont la “liberté” de choisir  ce qui les épanouit. En pratique, cependant, peu  de personnes trouvent une voie plein de sens et donnent un but à leur vie. Cela indique que l'esclavage sous une forme ou une autre existe bel et bien au 21ème siècle. Non seulement l'individu est subjugué par les ruses du Yetser Hara, mais également toute la génération peut être sujette à un esclavage collectif, comme le décrit la source suivante:

 

3. Rav Nathan Scherman, The Family Haggadah, Introduction – Chaque génération a son unique forme d'esclavage, et chaque génération doit trouver les nouveaux moyens spirituels de s'en libérer.

Chaque époque à son Egypte, son propre type d'esclavage et de tentation qui inhibe le développement individuel et collectif. Et c'est pourquoi, chaque année le Séder nous rappelle que “cette nuit est différente des autres nuits”: différent des autres soirs de l'année, mais aussi différent de tous les soirs de Séder qui précédèrent dans l'histoire, parce que chaque époque à sa propre Egypte. L'esclavage d'une génération peut prendre la forme d'un esclavage politique et ou économique. Où il peut prendre la forme d'un esclavage culturel ou idéologique. En réalisant que “chaque époque à sa propre esclavage”, il est plus facile de comprendre que l'on ait l'obligation de percevoir sa génération comme ayant personnellement quitté l'Egypte.

 

4. Maharal, Guevourot Hachem, Ch. 61, p. 273 – Chaque génération et chaque individu doit se percevoir comme ayant quitté personnellement l'Egypte.

Dans la Hagada de Pessah', il est dit: “Dans chaque génération, une personne est obligée de se voir comme ayant personnellement quitté l'Egypte. En d'autres termes, chaque personne doit se voir comme ayant quitté l'Egypte elle-même...Il est fait allusion à cela dans le verset “Et tu raconteras à tes enfants ce jour-là en disant 'c'est du fait de ce que D... a fait pour moi quand j'ai quitté l'Egypte'” (Chemot 13:8). Le verset ne dit pas “ce que D...  a fait pour nous”, mais “pour moi” comme si, toi aussi, tu avais quitté l'Egypte. A un niveau plus profond, chaque Juif vivant aujourd'hui fait partie d'une entité qualifiée de Peuple Juif. Et puisque le Peuple juif quitta l'Egypte ensemble, on peut dire que nous étions tous ensemble et que nous avons tous quitté personnellement l'Egypte. (Rav Reuven Leuchter, Jerusalem, correspondance écrite).

 

 

Partie II. Les miracles de Pessah' et leurs enseignements

 

Même dans les pires conditions dégradantes de l'esclavage, le Peuple juif a maintenu son identité et  leurs valeurs morales de base (Meh'ilta, Chemot 12:6). Dans cette fournaise égyptienne, cette petite famille du désert devint une nation nombreuse (Chemot 1:7) et ils sortirent raffinés et prêts à devenir les porte-drapeaux de D... et ceux qui recevraient la Torah (Devarim 4:20). La célébration de ces évènements est ce en quoi consiste la fête de Pessah'. Le premier jour de Pessah' (le 15 Nissan) correspond au jour où les Juifs sont sortis d'Egypte vers le désert du Sinaï. Le dernier jour de Pessah' (21 Nissan) correspond au jour où le Peuple juif a traversé la Mer des Joncs.

 

1. Vayikra 23:6-8 – Le premier et le dernier jour de Pessah', la melah'a (le travail) est interdit et nous sanctifions le jour par la prière et le Kiddouch et nous profitons de la fête en mangeant des repas spéciaux.

Et le quinzième jour de ce mois [Nissan] est la fête des Matsot pour D... Pendant sept jours vous devrez manger des Matsot. Le premier jour vous aurez une fête sainte; vous ne devrez pas travailler. Et vous apporterez un sacrifice pour D... pendant sept jours. Et le septième jour est une fête sainte; vous ne devrez pas travailler.

 

Les jours intermédiaires entre le premier et le dernier jour de Pessah' font également partie de la fête, mais avec moins de restrictions. Ces jours, appelés H'ol Hamoed, “les jours de semaine de la fête”, sont un moment où l'on étudie la Torah, pour se reposer avec sa famille et pour prendre de joyeuses vacances dans l'esprit de Pessah'. (Rav Mordeh'ai Becher, Gateway to Judaism, p. 193).

 

A. Les miracles de la Sortie d'Egypte

 

La liberté du Peuple juif de l'esclavage égyptien a été précédée par les Dix plaies. Le but des plaies n'était  pas de casser l'empire égyptien cruel et immoral. Si D... l'avait désiré Il aurait détruire toute l'Egypte avec une seule plaie. Plutôt, Son but était de démontrer méthodiquement aux Egyptiens et aux Hébreux que Lui est le Maître de l'Univers.

 

1. Maharal, Guevourot Hachem, Ch. 57, p. 254 – Les plaies augmentaient en sévérité, mais si Pharaon avait accepté de libérer les Hébreux, les plaies auraient cessé.

Chaque plaie était plus sévère que la précedante, de façon à ce qu'une plaie douloureuse ne soit pas suivie pas une plus douce. C'est pourquoi les plaies sont allées de la moins dure à la plus sévère. 

 

2. Chemot 7:17, Malbim ibid. – Le premier trio de plaie démontra l'existence D... - en réponse au déni de D... par Pharaon.

[D... dit à Moché de dire à Pharaon:] “Ainsi D... dit 'A travers cela, tu sauras que Je suis D... Voici, avec le bâton qui est dans ma main je frapperai les eaux qui sont dans la rivière et elles se changeront en sang'.”

Malbim: « Le premier trio de plaies [le sang, les grenouilles et les poux] devait démontrer la réalité et l'existence de D... [ce à quoi il est fait allusion dans le verset: “Je suis D...”]. Cela s'explique parce que Pharaon renie l'existence de D... quand il dit, “Qui est D... pour que j'écoute Sa voix?” (Chemot 5:2)

 

3. Ibid. 8:18, avec Malbim – Le deuxième trio de plaies démontra la Providence divine et Son contrôle sur tous les détails du monde – en réponse à la revendication de Pharaon selon laquelle si D... existe Il n'a pas d'autorité sur le monde.

Et ce jour-là,  Je séparerai la terre de Gochen sur laquelle réside mon peuple, afin qu'il n'y ait pas de essaim [de bêtes sauvages] à cet endroit. Ainsi tu sauras que Je suis D... sur la terre.

Malbim: « Le deuxième trio de plaies [les animaux sauvages, la peste et les ulcères] démontrèrent la Providence divine. Pharaon ne croyait pas que le D... suprême surveille chaque personne et chaque évènement - “sur la terre”. Il est fait allusion à cette démonstration de la Providence divine dans le verset “Ainsi tu sauras que Je suis D... sur la terre”. »

 

4. Ibid. 9:14, avec Malbim – Le troisième trio de plaies démontra que le pouvoir de D... est absolu et sans commune mesure avec aucun autre – en réponse à la revendication de Pharaon selon laquelle même si D... a un pouvoir les autres dieux en ont tout autant.

Parce que cette fois, j'enverrai toutes mes plaies contre ton coeur et sur tes serviteurs et sur ton peuple de façon à ce que tu saches qu'il n'y a rien comme Moi dans le monde entier.

Malbim: « Moche devait dire à Pharaon que le but de ce troisième trio de plaies [la grêle, les sauterelles et l'obscurité] devait montrer que le pouvoir de D... est absolu et sans commune mesure avec aucun autre. Même si l'existence de D... et la Providence avaient déjà été prouvés Pharaon pensait encore qu'il existait d'autres dieux et d'autres forces qui pourraient parfois outrepasser D.... Il est fait allusion à ce point dans le verset: “  de façon à ce que tu saches qu'il n'y a rien comme Moi dans le monde entier.” »

Le tableau suivant apporte des détails supplémentaires sur chaque plaie et montre les raisons profondes pour lesquelles elles arrivèrent dans cet ordre:

 

 

5. Rav Yosef Deutsch, d'après  Let My Nation Go, pp. 190-1 – La signification des Dix plaies

Plaie

Attribut de D...

Lieu physique

Pouvoir de D... sur

Avertissement à Pharaon

1. sang (דם)

Le premier trio des neuf premières plaies démontra l'existence de D... - en réponse au déni de D... par Pharaon(Chemot 7:17, Malbim)

Les premières plaies viennent d'en-bas, de l'eau et de la terre et étant à un niveau moindre, elles furent accomplies par Aaron (Chemot 7:17, 7:28, 8:12; Tosafot sur la Hagada)

Eau

Avertissement

2. Grenouilles (צפרדע)

Créatures aquatiques

Avertissement

3. Poux (כִנִם)

Poussière de la terre

Pas d'avertissement (Les trois plaies pour lesquelles Pharaon ne fut pas prévenu causèrent de la douleur et des inconvénients mais n'étaient pas une menace pour la vie même - Ramban/Nachmanides 8:15).

4. Bêtes sauvages (עֹרב)

Le deuxième trio démontra la Providence divine de le contrôle de D... sur tous les détails du monde – en réponse à la revendication de Pharaon selon laquelle même si D...existe, Il n'a pas autorité sur le monde. (Chemot 8:18, Malbim).

Les deuxièmes plaies virent de sur la terre et de l'air et étant à un niveau plus élevé, elles furent accomplies par Moché.

 (Chemot 8:17, 9:3, 9:9; Tosafot sur la Hagada)

Animaux terrestre

Avertissement

5. Peste (דבר)

La vie des animaux terrestres

 

Avertissement

6. Ulcères (שחין)

Êtres humains

Pas d'vertissement

 

 

Les quatres dernières vinrent du ciel et étant la forme la plus élevée des plaies, elles furent accomplies par D... Lui-même.(Chemot 9:18, 10:4, 10:21, 12:12; Tosafo sur la Hagada)

Nature

Avertissement

 

Créatures volantes

Avertissement

 

Le jour et la nuit

Pasd'avertissement

10. Mort des Premiers Nés  (מכת בכורות)

Le dernière plaie montre le contrôle absolu de D... sur la vie et la mort.(H'aye Olam Vol. I, 15).

La vie et la mort

Avertissement

 

6. Chemot 8:17; Rabbi Yosef Salant, Sefer Béer Yosef, ibid. – La plaie des animaux sauvages est appelée “essaim” parce que le miracle advint avec des espèces très différentes – de climats très chauds à très froids – tous coexistèrent en un essaim. De plus, un climat individuel accompagna chaque animal pour qu'il puisse survivre.

Parce que si tu ne renvoies pas Mon peuple, voici, j'enverrai contre toi... un essaim [d'animaux sauvages]. Les maisons de l'Egypte seront remplies de cet essaim et même la terre sur laquelle ils se trouvent.

 

Béer Yosef
Q 1. Pourquoi est-ce que la plaie des animaux sauvages est-elle qualifiée de “essaim” (arov) pour faire référence à un mélange d'animaux qui vint pendant cette plaie?

Surtout du fait que le nom “essaim” ne fait pas référence à l'essence de la plaie comme les autres “le sang, les grenouilles et les poux”....

 

Q 2. Aussi, que signifie la phrase et “même la terre sur laquelle ils se trouvent”?...

 

R 1. Cette plaie consiste en différentes animaux d'espèces venant du monde entier. Evidemment, certains ne peuvent vivre et survivre que dans des climats très froids. D'autres, comme les serpents ne peuvent vivre que dans des climats très chauds. Cependant, pendant cette plaie, ils purent coexister. Par conséquent, cela montre qu'il s'agissait d'un miracle et pas seulement un phénomène naturel [qui pourrait arriver]. Pour faire  allusion à cette coexistence d'espèces différentes, la plaie a été appelée “essaim”.

 

A 2. Quand D... fit apparaître les différentes espèces d'animaux, il fit en sorte que chaque animal soit accompagné de son climat spécifique et des conditions terrestres adaptées à lui...

 

C'est pourquoi le verset dit “[un essaim important d'animaux sauvages arriva]... et la terre fut détruire à cause de l'essaim” [Chemot 8:20], cela fait référence au soudain changement de temps qui accompagna chaque animal, du chaud au froid et du froid au chaud. Cela causa “la destruction de la terre” puisque des changements drastiques de conditions climatiques, d'un extrême à l'autre cause des pertes et des dégâts sur le sol et la terre.

La source précedante montre comment à travers les miracles D... démontra qu'Il est conscient et qu'Il contrôle chaque détail de l'existence. Cette démonstrations de la Providence divine atteint son point culminant avec la mort des Premiers nés égyptiens lorsque D... savait qui était premier né même issu d'un adultère ou de relations secrètes. Comme le décrit le Talmud, “Je suis Celui qui a discerné en Egypte entre la goutte de semence qui conçut un premier né et celle qui ne conçut pas un premier né” (Baba Metsia 61b).

 

Mis à part le miraculeux étalage de plaies, il y a eu un miracle qui advint juste avant qu'ils ne quittent l'Egypte: D... demanda à chaque famille juive de prendre un agneau – que les Egyptiens considéraient comme leur dieu – et de le sacrifier la nuit de la plaie des Premiers nés (Chemot 12:3, Ramban ibid.). Comme le rapporte le Midrach, Moché répondit avec beaucoup d'inquiétude “Maître de l'Univers! Comment est-il possible de faire cela? Ne sais-Tu pas que l'agneau est le dieu égyptien? (Chemot Rabbah 16:3).

 

Cet évènement miraculeux est la raison pour laquelle le Chabbat avant Pessah' est appelé Chabbat Hagadol [le Grand Chabbat] (Choulh'an Arouh', Orah' H'aim 430:1), comme cela est expliqué dans la source suivante:

 

7. Tour, Orah' H'aim 430 – Le miracle du premier sacrifice de Pessah': D... demanda aux Juifs de tuer le dieu de leurs oppresseurs devant eux.

La raison pour laquelle il est appelé Chabbat Hagadol est qu'un grand miracle eut lieu: les Juifs prirent le sacrifice le 10 Nissan, comme le dit le verset: “le dixième jour de ce moi, vous prendrez pour vous un agneau pour chaque famille, un agneau pour chaque maison” (Chemot 12:3). Quand les Juifs quittèrent l'Egypte c'était un jeudi, comme cela est écrit dans le Seder Olam (Ch. 5), donc le dix était un Chabbat.

Chaque personne prit un agneau pour le sacrifice de Pessah' et l'attacha au pied de son lit. Les égyptiens demandèrent ce qu'ils faisaient et ils répondirent qu'ils allaient égorger l'agneau en tant que sacrifice de Pessah' parce que D... leur avait demandé d'agir ainsi. [Les Egyptiens] étaient enragés à l'idée qu'ils allaient égorger leur dieu, mais ils étaient incapables de dire quoi que ce soit. Du fait de ce grand miracle, nous appelons ce Chabbat, “Chabbat” - le Grand Chabbat.

Ce qui rendit cet évènement encore plus miraculeux c'est que les Juifs pensaient que le fait de tuer les agneaux égyptiens les conduiraient à une mort certaine. Mais en fait, c'est cela même qui les sauva de la mort. Parce que durant la plaie des premiers nés, “D... passa au-dessus des portes [qui avaient été peintes avec le sang de l'agneau]” (Chemot 12:23) et les Juifs furent sauvés (Rambam/Maïmonide, Moré Nevuh'im/Le Guide des égarés 3:46).

 

La Sortie d'Egypte eut pour point culminant le miracle de la séparation de la Mer des Joncs pour le Peuple juif et qu'elle se referma sur leurs poursuivants égyptiens. Peu après avoir traversé la mer, les Juifs furent attaqués par le Peuple d'Amalek qu'ils vainquirent après un jour de bataille allongé par D... qui stoppa miraculeusement la trajectoire du soleil. Le Maharal enseigne la signification relative de tous les miracles égyptiens d'après l'explication du Talmud dans Zevah'im par rapport à la motivation de Yitro de rejoindre le Peuple juif. Avant de se convertir au Judaïsme, Yitro s'était intéressé à toutes les formes d'idolâtrie.

 

8. Talmoud Bavli, Zevah'im 116a – Il y a trois opinions sur l'évènement qui a incité Yitro à se convertir au Judaïsme: l'ouverture de la Mer des joncs, la guerre contre Amalekou le don de la Torah.

Qu'est-ce que Yitro entendit qui le motiva à venir et se convertir pour se joindre au Peuple juif? Rabbi Yehochoua dit que c'était la guerre contre Amalek, Rabbi Eliezer HaModai dit que c'est le don de la Torah, et Rabbi Eliezer dit que c'est l'ouverture de la Mer des Joncs. Rachi dans Chemot 18:1 écrit que deux évènements incitèrent Yitro à se joindre au Peuple juif: l'ouverture de la Mer des Joncs et la guerre contre Amalek. Le Maharal explique que Rachi partage l'avis de Rabbi Yéhochoua selon lequel Yitro se joignit après la guerre contre Amalek.

 

9. Maharal, Gour Aryeh, Chemot 18:1 –  Si ces deux miracles n'avaient pas compté pour Yitro, il serait venu plus tôt.

N'explique pas “Et Yitro entendit tout ce que D... avait fait pour le Peuple juif [Chemot 18:1]” de façon littérale comme c'est écrit dans la Torah, parce qu'il n'est pas logique que Yitro soit venu se convertir du fait qu'il ait entendu les miracles. Parce que dans ce cas, il serait venu beaucoup plus tôt [qu'au moment de l'ouverture de la Mer des Joncs et de la guerre contre Amalek] (pour se convertir, puisque les Dix plaies d'Egypte durèrent une année avant son arrivée). 

 

 

10. Ibid. – Les plaies d'Egypte étaient des miracles localisés contrairement au miracle de la Mer des Joncs et de la guerre contre Amalek.

Si tu dis, maintenant, on a encore une difficulté, pourquoi Yitro vint-il se convertir après ces deux évènements [l'ouverture de la Mer des Joncs et la guerre contre Amalek, comme l'explique Rachi]? On peut expliquer que les autres miracles en Egypte étaient spécifiques et localisés – comme le dirent les astrologues “c'est le doigt de D...” en faisant référence à toutes les plaies d'Egypte. Seule l'Egypte fut touchée...

 

C'est pourquoi les miracles spécifiques et localisés qui advinrent en Egypte ne conduirent pas Yitro à reconnaître que D... était plus grand que n'importe quel dieu jusqu'à ce qu'il voie la guerre contre Amalek et l'ouverture de la Mer des Joncs. Parce que (le miracle) dans la guerre contre Amalek était dans le ciel pour arrêter le mouvement du soleil, pour arrêter les mouvements de la sphère céleste... et ce n'est pas considéré comme spécifique ou local puisque le soleil est là pour le monde entier. De façon similaire, l'ouverture de la Mer des Joncs était considérée comme globale puisque toutes les eaux du monde se rompirent au même moment.

11. Ibid. – Si l'ouverture de la Mer des Joncs était un miracle global, pourquoi attendit-il la guerre contre Amalek pour se convertir?

Si tu demandes, après que Yitro ait réalisé que l'ouverture de la Mer des Joncs était un miracle global, pourquoi devait-il attendre le miracle qui advint pendant la guerre contre Amalek pour rejoindre le Peuple juif? On peut répondre que même si l'ouverture de la Mer des Joncs était un miracle local et pas localisé, il restait basé sur la sphère terrestre et pas dans la sphère supérieure. Yitro devait savoir “que D... est le D... du ciel et de la terre”... La guerre contre Amalek prouva à Yitro que D... régnait aussi sur le ciel.

 

12. Ibid. – Pourquoi Yitro devait-il attendre le don de la Torah s'il avait déjà compris que D... régnait sur le ciel et la terre?

Néanmoins, pour Rabbi Eliezer HaModai, qui dit que Yitro vint se convertir après le don de la Torah, l'ouverture de la Mer des Joncs et la guerre contre Amalek n'étaient pas suffisants – elles montraient seulement que D... règne dans les sphères terrestres et célestes. Yitro avait besoin de savoir qu'il n'y a aucune divinité à part D..., même au-delà du ciel; et la Torah est à ce niveau, même au-delà du ciel.

En résumé, l'ouverture de la Mer des Joncs prouva le contrôle de D... sur la terre, la guerre contre Amalek montra que D... est maître sur le ciel et le don de la Torah révéla qu'il n'existe aucun autre D... même au-delà du ciel.

 

B. Les enseignements que l'on tire des miracles

 

1. Rav Yeruh'am Leibovitz, Daat Torah, Chemot p. 75 – Le but des miracles de la Sortie d'Egypte était de nous apprendre que ce que l'on perçoit avec nos yeux n'est que la couche supérieure de l'existence. 

La vérité est que le principal objectif de toute la Sortie d'Egypte est la croyance dans le concept de miracle. L'idée principale est de savoir et reconnaître que le coeur de l'existence est une essence spirituelle. On doit savoir que l'existence n'est pas seulement ce que nous voyons avec nos yeux physiques ou sentons avec nos sens physiques. Le caractère physique de la Création est seulement un habillage de la véritable existence. Quelle est la véritable essence de l'existence [que l'expérience égyptienne démontra]? C'est  la spiritualité qui est la source de toute Création.

2. Rav Avigdor Miller, A Nation is Born, p. 81 – Chaque plaie contient des enseignements sur D...

Les dix plaies étaient Dix tests pour Israël, s'ils tiraient les bonns lessones des plaies. Toutes les plaies avaient des enseignements communs, en plus du but de chacune. Voici quelques enseignements parmi tous ceux que l'on peut tirer de toutes les plaies, voici les suivantes:

 

  • Afin de connaître D...: pour avoir plus conscience de D...
  • Pour prouverqu'Israël était le peuple élu de D..., “séparé” de l'Egypte et des nations.
  • Pour prouver le vide de l'idolâtrie qui étaient incapables de se protéger eux-mêmes.
  • Pour éveiller chez les Bné Israël un fort sentiment de gratitude afin qu'ils acceptent de plein gré la Torah au Sinaï et qu'ils restent loyaux à jamais.

 

3. Rav Akiva Tatz, Living Inspired, p. 152 – Les miracles de la Sortie d'Egypte nous enseignent que l'ordre naturel du Peuple juif est au-delà de l'ordre naturel du monde. C'est pourquoi, le soir qui rappelle les miracles d'Egypte est appelé la nuit du Seder (“ordre”).

Le Sfat Emer explique le lien entre les miracles commémorés pendant le Séder et le reste de l'histoire juif de la plus belle façon qu'il soit. Il demande pourquoi nous qualifions le déroulement du Séder de “séder” - le mot “séder” signifie “ordre”, une série d'évènements prévisibles et réguliers. Il est étrange que l'on célèbre la plus puissante série de miracles, le plus grand écart avec l'ordre naturel par le nom séder, “ordre”!

 

Sa réponse est inoubliable. Pour le Peuple juif, notre ordre naturel est ce qui est miraculeux! Nous avons un séder de miracles. Nous avons été forgés dans des circonstances incroyables, conçus dans une flambée de miracles, nés en dehors du temps. Nous ne pouvons jamais descendre dans le naturel: pour nous, agir ainsi serait dégradant à l'extrême, transformant la Matsa en H'amets, extrêmement fatal.

Comme David Ben Gourion le dit un jour dans une interview sur la CBS (5 October 1956), “En Israel, pour être réaliste tu dois croire aux miracles”.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Kol tov !

 

 

 

 

 

 

Communauté juive du Cameroun

Qui sommes-nous ? Comment en sommes nous parvenu là et  pourquoi en fin sommes nous juifs ?

    Les interrogations qui précèdent nous invite à nous plonger dans notre passé afin de nous remémorer et rendre compte où et comment tout a commencé. En effet, nous sommes la deuxième génération d’une communauté jadis chrétienne. Etant pour la plupart des enfants, nos parents ont effectué un virage au nom de l’honnêteté qu’exige la vérité des faits. Prisonnier d’un héritage culturel et religieux que leur ont légué nos grands parents, nous sommes nées dans l’univers du christianisme parsemé de ses us et coutumes. Un univers qui nous reléguait alors au rang de victime d’une existence folklorique se traduisant par l’émotion mue par la victimisation et l’instrumentalisation, ô combien scandaleuse de la personne d’un juif avant et après tout. Qu’il soit la dinde de la farce du christianisme ne souffre en effet d’aucune équivoque ; point n’est besoin de nous y étendre d’avantage sur ce sujet sous peine d’en faire une apologie que notre raison nous interdit et que notre foi condamne avec la dernière énergie. C’est en se détachant progressivement pour certains et brutalement  pour d’autres qu’ils comprirent que la vérité sans se trouver dans la personne d’un certain juif messie, se révélait dans l’histoire cinq fois millénaire du peuple juif. Comment, en effet envisager  ce qu’il convient d’appeler ici la bêtise de « la nouvelle alliance », alors que le temps  et encore moins l’espace n’ont aucunement sût dénaturer la  Brith entre Haqadosh Baroukh Hou et Israël. C’est par la voie d'abord de la raison et non celle de l’émotion, que nos parents et nous-mêmes (malgré notre jeunesse de zéro à treize ans) avions cheminé sur les pas de Moshé Rabbenou –Alav Hachalom- afin d’éveiller les nitsotsot enfouis dans nos âmes  respectives au nom du sentiment d’avoir été là à Matan Torah behar Sinaï. Nous ne pouvons justifier de façon nécessairement logique, rationnel notre judaïté. En réalité, on nait évidemment juif, sauf que pour le coup parfois dans les familles étrangères. C’est pour ainsi dire, que ce ne fut pas seulement notre intelligence qui nous a menée au pied du Sinaï, mais bien plus, notre mazal a brillé et le ciel a contribué à nous faire retrouver le sentier qui conduit inexorablement à proclamer avec AVRA’HAM, YITSRAQ ve YA’ACOV le Shéma Israël.

     Nous sommes juifs parce que nous abhorrons la mensonge trinitaire du paganisme qui exclut la préséance  et la vérité du monothéisme de AVRA’HAM  Avinou. Nous sommes juifs parce que le ligotage du ligoté sur l’autel nous lie au véritable nous-mêmes. Nous sommes juifs car grâce à la droiture de YA’ACOV nous  venons directement de D.ieu (Yashar El) et ainsi nous sommes Israël. Nous sommes juifs parce que dans chacune de nos âmes gît une nitsah. Nous sommes juifs enfin parce que la Torah a trouvé dans nos âmes la pureté, dans notre cœur  la Ahavah, dans notre bouche un organe et dans nos mains un instrument pour révéler la lumière du CHEM HAMEVORAHR dans le monde en proie au plus redoutable ennemi de l’homme qu’est  la folie de la révolution, de la dictature de la modernité  et ce par le biais du mépris total de l’histoire, de la tradition et de la vérité!

     Exister, vivre, c'est déjà interpréter, c'est s'installer dans un sens que par la recherche nous essayons de retrouver. Le Ma'amar (loi inscrite en nous) créateur fonctionne déjà en nous avant que nous le voyons, parce que nous ne seront jamais à l'origine de nous même, parce que nous ne pouvons jamais être que parole vivante en mal de communication, avant que de la traduire en la neutralisant par notre entrée dans le Dibbour ( la loi  imposée par la Halakha à l'homme)

Boakha lechalom! bienvenu! welcome

Communauté juive du Cameroun

                                 

Le rendez-vous du mois d'Adar   ‘’Zéh’er Lémah’atsit Ha-Chékel’’

½ chekel pour les poutres

½ chekel pour les achats des sacrifices du tzibur

½ chekel pour la trouma michkan

Le symbole du demi-Chékel et le 7 Adar

Cette Halah’a est dédiée pour l’élévation de l’âme de ‘Amram ben Avraham

Nous avons l’usage d'offrir avant pourim l’argent du « Zéh’er Lémah’atsit Ha-Chékel » (l’argent qui « symbolise le demi-Chékel ») que tout le peuple d’Israël donnait à l’époque du Beth Ha-Mikdach. Nous avons la tradition de récolter cet argent le soir de pourim à la synagogue avant la lecture de la Méguila, comme nos maîtres l’enseignent (traité de Méguila 13b) : Il était dévoilé devant le Créateur du Monde qu’Hamann allait offrir des Chékalim pour l’extermination d’Israël, et c’est pourquoi Hachem a ordonné la Mitsva de donner le demi-Chékel, afin que les Chékalim d’Israël devancent les Chékalim d’Hamann.

Les décisionnaires écrivent qu’il faut veiller à ne pas nommer cet argent « MAH’ATIST HA-CHÉKEL » (« DEMI-CHÉKEL ») mais plutôt « ZEH’ER LE MA’HATIST HACHÉKEL » (« symbole du demi-Chékel ») car il faut craindre que l’on ne puisse offrir cet argent ailleurs qu’au Beth Ha-Mikdach comme le « MAH’ATIST HA-CHÉKEL » lui-même qui est interdit à tout profit, on ne pourra donc plus le donner à des nécessiteux.

Il faut donner une somme qui correspond à la valeur de 10 g d’argent pur (même un peu moins). Cependant, une personne dont la situation financière est difficile peut se contenter de donner 1 pièce de monnaie en souvenir du demi-Chékel. Les femmes doivent également donner en souvenir du demi-Chékel. Il est bon de donner aussi pour les enfants en bas âge (en dessous de 13 ans pour un garçon et en dessous de 12 ans pour une fille). Certains donnent également pour les bébés dans le ventre de leurs mères (Torat Ha-Mo’adim).

À qui faut-il donner cet argent ?

Il faut donner l’argent en souvenir du demi-Chékel aux nécessiteux. Le Gaon Rabbi H’aïm PALLAG’I zatsal écrit dans son livre Roua’h H’aïm (chap.694 note 2) qu’il faut donner cet argent à des Talmidé H’ah’amim (des érudits dans la Torah) qui font preuve d’assiduité dans l’étude de la Torah et dont la situation financière n’est pas bonne. Ce don est une Tséddaka très importante. Celui qui s’efforce de soutenir financièrement les Talmidé H’ah’amim, afin de relever le prestige de la Torah et de ceux qui l’étudient, méritera de voir le prestige d’Israël. Comme nos maîtres le disent dans la Guémara Bava Batra (10b) : Grâce à quoi se relèvera le prestige d’Israël ? Grâce à Ki-Tissa (la Paracha où est mentionnée cette Mitsva de donner le demi-Chékel).

La somme exacte qu’il faut donner pour le souvenir du demi-Chékel correspond cette année (5776) en Israël à 22 Chékel (5 Euros soit 3250 FCFA) par personne. Pour les autres pays, la somme varie selon le cours de l’argent pur. C'est pourquoi il est important de se renseigner auprès d’experts en la matière, afin de déterminer avec précision quelle somme exacte doit-on donner.

À titre indicatif, une once d’argent pèse 31.1 g. Il faut donc diviser le prix de l’once d’argent par 31.1, puis multiplier le résultat par 10, et on obtiendra la somme exacte qu’il faut donner. Il faut calculer le prix de l’once en tenant compte de la taxe.

Pour les enfants en bas âge (en dessous de13 ans pour un garçon et en dessous de 12 ans pour une fille), il est suffisant de donner la moitié de la pièce de la monnaie courante (En France, 50 centimes d’euros par enfant en bas âge. En Israël, 50 Agourrot par enfant en bas âge.)

De nombreuses personnes demandent s’il y a des usages particuliers le jour du 7 Adar qui tombera, avec l’aide de Hachem demain mardi. Il est expliqué dans la Guémara Kiddouchinn (38a) que le 7 Adar est le jour de la disparition de Moché Rabbénou. Les gens d’un très haut niveau de piété (lorsqu’ils sont en bonne santé) ont l’usage de jeûner ce jour-là, comme l’écrit MARANN dans le Choulh’an ‘Arouh’ (chap.180). Certains ont l’usage d’organiser une étude le soir du 7 Adar, c’est d’ailleurs un bon usage.

S’il y a dans la synagogue dix personnes qui jeûnent ce jour-là, malgré tout on ne sortira pas le Sefer Torah, car il ne s’agit pas d’un réel jeûne public. Cependant, l’officiant dira « Anénou », mais uniquement dans la Bérah’a de Choméa’ Téfila. Les Cohanim ne diront pas la Birkatt Cohanim à Minh’a ce jour-là.

Pour plus d'informations sur l'histoire et les célébrations de POURIM  TELECHARGEZ LE COURS ICI: Purim iPurim i (1.81 Mo) et Purim iiPurim ii (1.92 Mo)