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Méditation sur le Souvenir

Zakhor Tizkérou

Vous vous souviendrez

 Le souvenir est chose douce.

Il apporte une fraîcheur à l’âme aride, il enveloppe le cœur d’une caresse qui berce et apaise ; il couronne le front de sérénité.

 

 Le souvenir est chose pieuse.

Il est un autel élevé dans le sanctuaire intime où la fidélité apporte sa quotidienne offrande. Il fait que quelque chose des pauvres absents s’associe à nos œuvres, survit et continue d’agir ; il fait que nous sommes un peu ce qu’ils furent.

 

Le souvenir est chose bénie.

Il évoque, idéalisés, les chers visages qui nous suivent dans notre carrière d’ici-bas, qui nous sourient et nous rassurent par leur présence. Leur pensée veille en nous et nous est une sauvegarde ; elle pose une lumière sur notre chemin et une bienveillance  dans nos cœur. Leur exemple nous est une exhortation, il éclaircit et élève pour la notion du devoir.

 

Le souvenir est chose pure.

Il nous pénètre d’une grâce spirituelle, il met une pudeur dans nos pensées, un respect dans nos paroles ; une gravité dans nos actes ; il répand une majesté et un recueillement.

 

Le souvenir est chose généreuse.

Il nous fait nous détacher de nos préoccupations personnelles, il nous emporte par-delà les griefs, les impatiences et les étroitesses, et nous fait entrer dans la dignité de l’esprit

 

Le souvenir est  chose puissante.

Il est invisible nœud qui lie les une aux autres  les générations qui se succèdent, il nous marque du seau sacré des responsabilités solitaires, et ainsi nous fait veiller à ce que le flambeau allumé se transmette et ne s’éteigne point.

 

Le souvenir est chose sainte.

Il nous élève au dessus du temps et de l’espace, il nous rend égaux devant l’éternité, il unit les lèvres dans une même supplication d’espérance, et les âmes dans un même élan de la prière ; il n’y a plus place dans les cœurs que pour une effusion unanime.

 

Vous vous souviendrez

  Le souvenir est un enseignement  de sagesse et un message d’amour.

En veillant sur la mémoire des chers disparus, nous veillons sur le meilleur de notre pensée, jamais nous ne sommes plus près du vrai nous-mêmes que lorsque nous sommes près d’eux. De les avoir connus et de les avoir aimés nous est une élévation. Le souvenir secoue la poussière du tombeau ; le culte des regrets est un rachat du sépulcre : la vrai mort, c’est l’oubli. A l’heure suprême, ce leur fut une consolation de s’endormir sur l’assurance d’avoir été mieux que de simples passants, puisqu’ils devaient trouver le bon asile de notre cœur  qui se remémore et qui s’enchante du nom aimé comme d’une bénédiction.

  Et puis, le souvenir, en nous rendant plus  saisissantes la brièveté des jours et la soudaineté des séparations, nous rappelle que le temps nous est mesuré pour faire le bonheur de ceux que nous chérissons, qu’un moment viendra où nous nous reprocherons de ne les avoir point suffisamment aimés. Donc, hâtons-nous d’envelopper de tendresse tous ceux qui  sont chers à notre cœur, ne négligeons à leur égard aucune occasion de bonté et de dévouement : la mort peut nous les enlever d’un instant à l’autre.

  Un même cri nous arrive de ceux qui franchi le pas de la lumière : «  Travaillez à vous rendre meilleurs et à faire autour de vous la vie plus haute, plus douce et plus belle ! »

  Le souvenir évoque aussi pour nous le mystère que pose la tombe. Quelle pensée ne serait saisir d’abord devant ses troublantes énigmes ? Oh ! Combien nous nous sentons petit et fragile, et combien âpre est le sentier que gravit la dolente caravane des générations ! Nos jours s’égrènent comme une grappe sous les doigts avides du temps. Notre cœur est pressé d’angoisses et notre âme de déplie en une plainte qui s’allonge. Ta justice, ô Arbitre des destinées, est pour notre court entendement comme le sommet de monts inaccessibles, comme le fond d’insondables abîmes. Tu as permis que la douleur fût. Nous ne demandons pas que toute peine nous soit épargnée : un bonheur sans mélange nous dessécherait et nous affadirait. La souffrance est nécessaire pour mûrir l’intelligence, attendrir le cœur, tremper l'énergie. C’est sous l’entaille de la blessure que l’arbre verse son baume. Cependant, écarte de nous les épreuves trop cruelles, et, si l’adversité s’abat sur nos têtes, donne-nous la force intime qui empêche de s’abandonner, et que la souffrance nous soit une occasion de nous amender et de nous ennoblir.

 

Dans leur détresse, les affligés tendent leurs mains suppliantes vers Ta miséricorde. Semblable à la colombe de l’arche qui ne trouvait pas où se fixer, notre âme revient à Toi comme à son suprême abri. Pauvre mendiants de l’espérance, nous frappons en tremblant aux portes de l’éternité : « Pitié, pitié pour ceux que nous aimons ! » Et une voix nous arrive, qui doucement nous murmure à l’oreille : « Confiance, confiance ! Dans l’argile humaine J’ai mis la pensée et l’amour avec des promesses immortelles. Vos chers absents ne vous ont pas quittés pour toujours, ils n’ont fait que vous devancer sous des cieux nouveaux. Sachez que la mort n’est qu’un crépuscule suivi d’aubes nouvelles. J’ai fait publier par mon prophète :’’ Réveillez-vous et poussez des cris de joie, vous qui êtes couchés dans la poussière, car Sa rosée est une rosée de lumière, et la terre rendra au jour ceux qui dorment de leur grand sommeil.’’ »

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